L’année 2025 marque un tournant pour le secteur de l’enseignement supérieur en France. Entre réformes de l’alternance, explosion des usages de l’intelligence artificielle (IA) et reprise des flux internationaux, les établissements du supérieur doivent adapter leur stratégie de recrutement — tant des apprenants que des talents opérationnels. Cet article synthétise les grandes tendances à retenir et vous propose des pistes concrètes pour ajuster vos équipes, votre recrutement et vos process afin d’anticiper 2026.

Demande étudiante : dynamique mais contrastée

• Il y avait environ 3 ,01 millions d’étudiants inscrits en 2024-2025 (+1,4 %). La hausse se concentre à l’université, tandis que les STS et certaines filières voient un recul.
• Sur Parcoursup 2025, un nombre record de candidats (+35 000 vs 2024). Le taux de proposition reste élevé : 91,9 % des lycéens et 82,1 % des étudiants en réorientation ont reçu au moins une proposition.
• Le format Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) progresse (+1,7 % à 147 900 inscrits) avec une montée en puissance de l’alternance dès la 3ᵉ année.

→ En clair : les filières « vedettes » (droit, psychologie, éco-gestion) tirent encore la demande. Pour les recrutements, anticipez des volumes importants — mais aussi des attentes plus élevées côté candidats (qualité, insertion, alternance).

→ Nos recommandations : renforcez vos équipes « admissions & relations entreprises » et mettez en place un suivi de conversion candidat-inscription plus fin. Segmentez vos cibles candidats par filière pour ajuster vos messages et vos ressources.

Alternance : réforme financière et léger tassement

• Au 1ᵉʳ juillet 2025, l’employeur conserve un **reste à charge de 750 €** pour les contrats niveaux 6–7 (et 200 € si nouveau contrat après rupture).
• Les niveaux de prise en charge (NPEC) ont été révisés au 1ᵉʳ septembre 2025 par France compétences. Une révision plus générale est prévue pour fin 2025 / début 2026.
• Les statistiques montrent un léger recul : démarrage de contrats –2,7 % à fin juillet et –6,7 % dans le supérieur.

→ En clair : l’alternance reste centrale, mais se durcit. L’employabilité des établissements reposera de plus en plus sur la capacité à nouer des partenariats solides avec les entreprises et à limiter les coûts/risques.

→ Nos recommandations : créez une équipe dédiée « alternance & entreprise », avec un suivi financier (reste à charge, NPEC) et un protocole de controle-rupture. Intégrez un tableau de bord alternance : nombre de contrats signés, taux de rupture, reste à charge moyen.

Qualité & régulation : priorité absolue

• Le contrôle des formations privées s’intensifie. Transparence, reconnaissance RNCP, apprentissage, information loyale : tout est passé au crible.
• Le dispositif Qualiopi reste indispensable pour l’accès aux financements publics (OPCO, Régions, État).
• Plusieurs groupes privés ont connu des remous en 2025 : gouvernance, financements, alternance… Le signal est clair : la différenciation qualité devient un avantage compétitif.

→ En clair : les candidats (et leurs familles) regardent désormais de près la qualité « réelle » des formations : taux d’insertion, encadrement, apprentissage effectif. Les établissements doivent capitaliser sur la transparence.

→ Nos recommandations : produisez un “livre blanc” interne sur la qualité (taux insertion, alternance, accréditations) pour soutenir vos campagnes admissions et attirer aussi vos futurs collaborateurs. Intégrez un rôle « conformité & assurance qualité » dans votre équipe recrutement.

International : le retour en force

• La France voit la reprise des étudiants internationaux : environ 63 % d’entre eux étaient à l’université en 2023-2024. Les origines géographiques se diversifient (Maghreb/Moyen-Orient ~28 %, Europe ~25 %, Afrique subsaharienne ~25 %, Asie-Océanie ~13 %, Amériques ~8 %).
• Le « care » (logement, visa, accompagnement) devient un facteur déterminant de choix pour ces publics.

→ En clair : l’international n’est plus seulement un levier « prestige », mais un levier de volume et de diversification. Il exige des services supports solides.

→ Nos recommandations : renforcez vos équipes « admissions internationales », créez une cellule “visas/logement/acculturation”, et positionnez clairement vos programmes bilingues ou anglophones dans vos messages.

Insertion : pas d’automaticité, vigilance requise

• Les grandes écoles voient un léger recul de l’insertion dans un marché de l’emploi plus tendu.
• Dans les universités & filières professionnelles : LP ~81 % d’insertion, Master hors enseignement ~73 %, MEEF ~92 %.
• Le différentiel d’insertion entre filières peut devenir un argument fort… ou un talon d’Achille.

→ En clair : le discours « 100 % » insertion ne suffit plus. Les établissements doivent prouver et segmenter.

→ Nos recommandations : mettez en place un suivi rigoureux des diplômés, collectez vos KPI insertion (6 mois, 12 mois) par filière, et utilisez-les dans vos campagnes. Créez un poste “career services/relation entreprise” dédié.

Pédagogie & EdTech : l’IA s’impose

• Le rapport « IA & enseignement supérieur » de juin 2025 pose les enjeux : structuration, appropriation, éthique.
• Les baromètres EdTech montrent une forte montée de la demande pour le : “former plus vite, plus juste”. Le e-learning, le micro-learning, les formats hybrides explosent.
• L’IA générative entre dans les cursus : dès la L1, des modules « fondements de l’IA » apparaissent.

→ En clair : la pédagogie “classique” ne suffira plus. Les établissements performants seront ceux qui intègrent IA, digitalisation, hybridation… et le font avec pédagogie et éthique.

→ Nos recommandations : recrutez un(e) « learning & tech designer », un(e) « référent(e) IA/éthique ». Lancez un projet pilote IA + LMS + hybridation pour la rentrée 2026, et positionnez-le comme levier marketing.

Offre & gouvernance : vers une nouvelle ère

• Une révision générale des Niveaux de prise en charge (NPEC) est annoncée pour fin 2025/2026 : cela peut changer la donne pour les CFA/OF.
• Le financement du supérieur public est débattu (avis CESE 2025) : durabilité et transformation du modèle sous les projecteurs.

→ En clair : l’institutionnel se repositionne, les schémas de financement changent, et les établissements doivent être proactifs.

→ Nos recommandations : renforcez vos ressources internes « pilotage budget/financement », prévoyez des scénarios 2026, installez une veille réglementaire permanente.

Actions clés à considérer

2025 est une année « charnière » pour le supérieur : plus complexe, plus fluide, plus digitalisée.

Voici votre check-list hirro pour 2026 :

• Mettre en place un tableau de bord recrutement complet (admissions, alternance, international, insertion).
• Créer ou structurer une cellule “relations entreprises/alternance”.
• Lancer un projet IA/edTech hybride pour la rentrée 2026.
• Engager une veille qualité & réglementaire (qualité, NPEC, financement).
• Produire du contenu marque-employeur et marque-établissement fondé sur des données (insertion, international, alternance).
• Communiquer vos résultats (taux insertion, alternance, international) de façon segmentée et transparente.

Si vous cherchez un partenaire pour bâtir votre plan de recrutement en 2026 (admissions, ingénieur pédagogique, learning designer, carrière), hirro vous accompagne.

Sources :

– Effectifs 2024-2025 : MESR-SIES (Note Flash) ; BUT (Note Flash).

– Parcoursup 2025 (bilan officiel + focus licences).

– Alternance : PoEm/DARES, réforme 1/07/2025, NPEC.

– International : Campus France 2025.

– Insertion : INSEE (Formations & Emploi 2025), CGE 2025.

– IA & EdTech 2025 : rapport Mission IA sup, cadre d’usage MEN, baromètres EdTech/ISTF